Nombreux sont les établissements qui pensent que la supervision des transactions fondée sur le risque rime avec des règles plus strictes, des alertes plus nombreuses et des coûts plus élevés. Mais est-ce vraiment le cas ou bien cette approche pourrait-elle pénaliser les établissements de manière inattendue ? Chez ComplyAdvantage, nos équipes Déploiement et Réussite Client expliquent aux entreprises comment une approche plus ciblée peut réduire le nombre d’alertes excessives, diminuer les coûts et, au final, faciliter la détection d’un plus grand nombre d’activités illicites.
Dans ce webinaire, Oscar Hazelaar, directeur technique de ComplyAdvantage, explique comment adopter la bonne approche du risque en matière de supervision des transactions peut aussi contribuer à réduire les coûts. Sur la base de ses réflexions, cet article explique comment les établissements peuvent trouver le bon compromis (la fameuse « zone habitable ») pour s’appuyer sur une supervision rentable et fondée sur le risque.
Objectifs de la supervision des transactions
Réalisée correctement, la supervision des transactions garantit la conformité à la réglementation en traitant les risques que doit gérer un établissement en fonction de son évaluation des risques à l’échelle de l’établissement (EWRA). Cela lui permet de détecter tout comportement indiquant qu’un crime financier est peut-être en train d’être commis. Une approche fondée sur le risque implique de déployer des règles qui prennent en compte des signaux d’alerte bien connus en matière de criminalité financière ainsi que des risques propres au secteur d’activité de l’établissement. En outre, un système de supervision des transactions doit être configuré non seulement pour détecter les personnes à haut risque, mais aussi pour protéger la clientèle de l’établissement et de potentielles victimes de la criminalité financière.
Les ingrédients pour une supervision des transactions réussie
Qu’est-ce qu’une supervision des transactions efficace ? Voici quatre facteurs clés :
- Les règles définies par l’établissement s’alignent sur les exigences réglementaires et les bonnes pratiques du secteur. Une approche fondée sur le risque définit des règles en lien avec les exigences réglementaires qui s’imposent à un établissement ainsi que des scénarios de risques propres à ses produits ou à son secteur d’activité. Ainsi, une bourse d’échange de cryptomonnaies doit pouvoir détecter avec certitude si quelqu’un transfère de la monnaie fiduciaire vers et depuis son système sans la convertir en cryptomonnaies. En effet, cette pratique pourrait être le signe d’un blanchiment d’argent.
- Les règles de l’établissement reposent sur les données de risque propres à l’établissement. Les règles sont importantes, mais elles ne permettent pas à elles seules de détecter les risques. En effet, il est également crucial de tenir compte du risque client afin que l’établissement puisse déployer une obligation de vigilance accrue envers les clients présentant le plus de risques tout en veillant à ce que les clients à faible risque ne soient pas inutilement pénalisés et puissent réaliser leurs transactions en toute sérénité avec l’établissement.
- L’établissement peut accéder à des données exhaustives et les exploiter. De nombreux établissements disposent d’une mine d’informations et de données sur les clients qu’ils peuvent utiliser pour alimenter leur solution de supervision des transactions. Prenons l’exemple de cet établissement qui souhaitait superviser ses distributeurs automatiques de billets pour détecter d’éventuels retraits répétés de montants importants par un type de clientèle spécifique, ayant notamment atteint l’âge de la retraite ou le quatrième âge. En effet, cette pratique pouvant indiquer un abus de faiblesse sur personnes âgées, l’établissement s’est appuyé sur la date de naissance et l’âge de ses clients pour étendre la couverture de sa supervision des transactions au-delà des normes habituelles.
- Les règles de l’établissement sont efficaces sur le plan opérationnel. Au fur et à mesure qu’un établissement traite des transactions et adapte ses produits, sa solution de supervision des transactions doit lui permettre de traiter efficacement les alertes sans accumuler de retards excessifs. Une solution trop inquisitrice peut engendrer une charge de travail difficile à gérer et à justifier en termes de coûts. Une solution puissante permet de réagir aux données historiques et de réduire les futurs faux positifs.
Les conséquences d’une supervision des transactions inefficace
Une approche inefficace de la supervision des transactions ne permet pas toujours de détecter la criminalité financière, au contraire. Pourquoi un établissement peut-il être amené à ne pas détecter un risque d’activité criminelle même s’il dispose d’une solution de supervision des transactions ?
- Des règles de supervision des transactions inappropriées. Pour commencer, il est possible qu’un comportement non détecté par un établissement ne soit pas pris en charge par les règles de ce dernier. Ensuite, une approche ou une perspective particulière n’a pas forcément été prise en compte lors du déploiement de la solution de supervision des transactions. Il se peut aussi qu’une règle ait été définie pour détecter un comportement spécifique, mais qu’elle n’ait pas été capable de l’identifier.
- Des scénarios et des règles générant un grand nombre d’alertes. C’est le cas lorsque la couverture d’un établissement est trop large et qu’elle génère donc des faux positifs. Ces faux positifs à répétition résultant de règles spécifiques peuvent inciter à rejeter purement et simplement les futures alertes, même si ces règles détectent parfois un comportement qui nécessiterait une enquête et un rapport.
Quelles sont les répercussions financières d’une supervision inefficace des transactions ?
Pression opérationnelle
Une solution de supervision des transactions qui manque de précision peut nécessiter de mobiliser une équipe plus importante pour éviter les arriérés d’alertes; ce qui entraîne des coûts supplémentaires. Mais il n’est pas toujours possible d’assumer un renforcement des effectifs, tout particulièrement au sein des nouveaux établissements qui ne disposent pas des ressources nécessaires. Cependant, disposer d’effectifs suffisants ne permet pas non plus de sécuriser un processus fondé sur le risque car les équipes ont besoin des bons outils pour détecter les risques. Et les dysfonctionnements qui en résultent peuvent impacter le moral des équipe, les arriérés importants pouvant créer un sentiment de débordement, en particulier lorsque les analyses révèlent constamment des faux positifs. Cette pression supplémentaire peut entraîner une série d’effets négatifs sur le long terme, allant de l’épuisement professionnel et de la rotation des analystes à la négligence envers certains risques voire à des amendes réglementaires.
Atteinte à la réputation
Une solution de supervision des transactions mal déployée peut également nuire à la réputation, notamment si un établissement fonctionne de manière trop rigide par rapport à ses risques, ce qui est fréquent après le lancement d’un nouveau produit. De plus, si les règles d’un établissement sont trop larges dès le départ, cela peut avoir un impact à la fois sur l’expérience et le ressenti des clients. Même si disposer dès le départ d’une puissante solution de supervision des transactions est essentiel, des règles trop larges ne permettent pas nécessairement de détecter davantage de risques. Au contraire, un système efficace est un système capable de détecter les risques propres à l’établissement.
D’autre part, si les contrôles sont trop laxistes, ils peuvent ignorer une activité suspecte. Ainsi, ne pas détecter un compte client compromis peut avoir un impact négatif sur la réputation de l’établissement et sur tous les produits concernés. Ne pas fonder la supervision des transactions sur les risques peut conduire à l’échec d’un audit, en particulier s’il s’avère que l’absence de contrôles a facilité des activités liées à de la criminalité financière. Cela peut aussi entraîner des sanctions réglementaires et une mauvaise presse. Ces dernières années, l’attention s’est portée sur les établissements ayant des pratiques de conformité inefficaces, leur supervision des transactions étant largement impliquée.
Le bon compromis ou comment équilibrer coûts et couverture
Comment les établissements peuvent-ils développer une solution de supervision des transactions plus performante tout en maîtrisant leurs coûts ? Une solution à base d’IA efficace permet de trouver le bon équilibre entre une couverture exhaustive et les exigences opérationnelles d’un établissement. En règle générale, les solutions de supervision des transactions s’appuient sur une couverture plus large et plus coûteuse par excès de prudence. En effet, dans un paysage réglementaire qui évolue sans cesse, capturer et signaler un maximum de comportements potentiellement suspects peut être envisagé comme un moyen d’éviter les amendes infligées par les autorités réglementaires ainsi que d’autres risques.
Mais là encore, une couverture plus large ne repose pas forcément sur le risque. Une approche plus efficace, et qui peut aussi être plus rentable, consiste à évaluer le risque propre à un établissement au moyen d’une évaluation du risque à l’échelle de l’entreprise (EWRA) qui sera régulièrement actualisée. Ce faisant, les établissements peuvent économiser leurs ressources par rapport à des domaines qui ne présentent pas de risques majeurs pour eux et investir de manière stratégique dans les domaines les plus risqués.
ComplyAdvantage aide les établissements qui lui confiance à augmenter le niveau de précision fondé sur le risque pour s’intéresser en priorité aux comportements qui présentent un certain intérêt. Cela peut contribuer à réduire les frais généraux tout en maintenant le cap sur une supervision des transactions efficace et fondée sur les risques.
Comment un établissement peut-il trouver le bon équilibre ? Voici le processus que nous suivons généralement avec nos clients.
- Commencer par définir un ensemble de règles de base. Cet ensemble peut s’appuyer sur les règles que l’établissement a pu mettre en œuvre précédemment ou que d’autres acteurs de son secteur d’activité recommandent.
- Comparer ces règles avec les risques opérationnels et sectoriels connus. Cette démarche peut se décomposer en trois étapes :
- Au premier niveau, les données sur le risque client recueillies par l’établissement lors de l’entrée en relation d’affaires indiquent que la personne concernée est bien celle qu’elle prétend être. Ces informations comprennent le lieu de résidence du client, son comportement et son activité habituels, notamment les produits qu’il achète et utilise régulièrement. Ces données peuvent ensuite être utilisées pour créer une évaluation des risques qui servira de fondement aux règles de supervision des transactions.
- L’étape suivante consiste à identifier des sous-groupes au sein de la base de clients d’un établissement, notamment en distinguant les particuliers des entreprises. Leur comportement étant très différent, ils doivent être supervisés différemment. Si l’établissement supervise ces deux catégories avec le même ensemble de règles, il ne parviendra pas à traiter efficacement au moins l’un de ces groupes et les alertes ne seront pas fondées sur le risque.
- Enfin, un établissement peut utiliser toute information supplémentaire collectée lors de l’entrée en relation d’affaires au moyen de sa solution de supervision des transactions. Supposons que le client d’un établissement ait annoncé à l’avance comment il prévoyait d’utiliser les services de ce dernier. L’établissement peut alors utiliser ces informations pour configurer ses règles de supervision des transactions et vérifier ainsi en permanence que le client s’en tient à ce qu’il a dit au départ.
- Introduire des mécanismes de définition des règles sur la base de ces informations. Ainsi, une règle fondée sur un seuil devra faire la différence entre la clientèle d’entreprise et de particuliers d’un établissement. De même, un établissement peut souhaiter comparer les clients d’un secteur spécifique avec d’autres clients précédemment acceptés dans le même secteur. Si le volume moyen de transactions d’un nouveau client dépasse la norme de la clientèle du secteur, une alarme peut être déclenchée.
- Continuer à optimiser après avoir déployé la première solution et défini le premier ensemble de règles :
- Il convient de vérifier la précision et les performances de toutes les hypothèses (dont le niveau de risque client) formulées lors de la planification par rapport aux données qui circulent au sein du système.
- La configuration de la solution doit pouvoir s’adapter au développement de l’établissement qui peut aussi ajouter des produits ou des services. La solution de supervision des transactions doit être suffisamment souple pour s’adapter à de nouveaux types de transactions, de volumes ou de caractéristiques sans pour autant entraîner une surcharge de travail.
- La solution doit s’adapter à l’évolution constante de la réglementation et, dans l’idéal, intégrer ce critère à sa conception.
Comment ComplyAdvantage aide ses clients à s’améliorer en continu
Chez ComplyAdvantage, nous prenons différentes mesures pour aider nos clients à améliorer en continu leur solution de supervision des transactions :
· Évaluation : Quelles sont les performances du système ?
Évaluer ne doit pas se limiter à examiner le nombre de règles qui se déclenchent pour certains types de transactions. Nous allons plus loin et cherchons à savoir d’où viennent ces résultats. Quel type de client génère ces alertes ? Comment ces règles se déclenchent-elles et quels sont les résultats des analyses effectuées par nos clients ? Si nous constatons que certains types d’alertes sont signalés comme faux positifs de manière répétée, ou bien qu’aucune mesure n’a été prise, nous demandons au client si cela correspond-il à ce qui était prévu : cette alerte répétitive est-elle intégrée aux contrôles ou des bilans anticipés ou bien faut-il procéder à des ajustements ?
· Partage des informations et des observations
Nous discutons ensuite avec nos clients des renseignements et des caractéristiques identifiés lors de notre analyse. Cela permet d’aborder la modification des règles existantes pour mieux s’adapter aux volumes de transactions réels. Cet échange doit être permanent car nous découvrons sans cesse de nouvelles informations et de nouvelles approches en matière de supervision des transactions.
· Identification des nouveaux scénarios à prendre en compte
Sur la base des informations et des renseignements traités, nous travaillons avec nos clients pour définir la meilleure façon d’aborder de nouveaux scénarios. Lors de l’application des règles de supervision des transactions, il est logique d’envisager de capturer certains comportements. Mais il est important de ne pas s’arrêter à cela car d’autres éléments peuvent également contribuer à générer des faux positifs ou des faux négatifs. Ainsi, au-delà des seuils de transaction codés en dur, quel est le volume de transactions moyen pour des groupes de clients spécifiques ?
· Conception à améliorer en continu
Prendre le temps de concevoir un système souple sera payant sur le long terme. En effet, plus les établissements investissent du temps dans la conception d’une solution évolutive, plus il sera facile de la maintenir et de l’améliorer au fil du temps. En revanche, si cette solution n’est destinée qu’à superviser un seul type de transaction, les établissements seront alors confrontés à des problèmes lors de l’intégration de nouveaux scénarios inévitables, ce qui conduira à une représentation trop complexe des flux monétaires. Des solutions bien réfléchies permettront aux établissements de gérer eux-mêmes de nombreux changements et ajouts de règles, ce qui permettra de moins solliciter des tiers pour procéder à des ajustements de routine tout en améliorant les performances.
Ce qu’il faut retenir
Les établissements qui cherchent à optimiser leur solution de supervision doivent se concentrer sur trois domaines majeurs. S’ils s’associent à un fournisseur existant, ils sont en droit de se demander si ce dernier pourra les accompagner dans ces trois domaines. Si ce n’est pas le cas, ils pourront envisager de solliciter un fournisseur capable de gérer ces domaines avec eux.
- Trouver le bon compromis en matière de couverture des risques et de rentabilité. Plutôt qu’opposer rentabilité et couverture fondée sur le risque, ces deux aspects doivent être envisagés comme les deux faces d’une même pièce. En effet, si une supervision des transactions efficace représente un véritable investissement, l’approche fondée sur le risque n’est pas toujours la plus coûteuse. Au contraire, une couverture trop large ou trop laxiste peut avoir un impact négatif sur les coûts et les risques. Une solution plutôt dédiée aux risques propres à un établissement permettra non seulement de détecter plus d’éléments, mais aussi de réduire les dépenses liées à des mesures excessives, à des tâches répétitives, à une réputation ternie, à la rotation du personnel et aux sanctions des autorités de régulation. Une approche fondée sur le risque est généralement plus rentable.
- Adapter la supervision des transactions aux besoins et aux risques de l’établissement. Cette démarche doit reposer sur des informations internes, notamment une EWRA récemment actualisée. Aucun client ne dispose des mêmes données, ni ne travaille de la même façon. En effet, les établissements peuvent partager des scénarios qui se ressemblent dans les grandes lignes, mais leur approche doit être adaptée aux risques spécifiques liés à leur situation géographique, à la réglementation en vigueur et à leurs types de clients. Il n’existe pas de solution universelle. Chaque solution doit être adaptée à chaque établissement et à son offre.
- Concevoir une solution agile qui évolue avec l’établissement. Une solution de supervision des transactions inefficace pénalisera systématiquement l’activité d’un établissement. Dans l’idéal, les établissements devraient anticiper de manière proactive les risques et les obligations de demain. Chaque établissement devrait concevoir sa solution en anticipant l’avenir afin de pouvoir mettre en œuvre rapidement les changements à venir.
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Author: Rose Butler
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