Deux ans et demi après avoir annoncé le « gel » de sa gamme puis finalement décidé de maintenir sa présence en Europe, Mitsubishi lance presque simultanément deux modèles. L’ASX, un SUV urbain apparu en avril, et désormais une septième génération de la petite berline Colt, disparue des radars depuis douze ans.

Deux véhicules dont la filiation saute immédiatement aux yeux. Le premier est un Renault Captur à peine modifié et le second n’est autre qu’une Clio, n’en déplaise aux grosses lettres formant en majesté le nom Mitsubishi sur le hayon arrière.

Connue sous le vocable de rebadging, la pratique du clonage n’a rien d’inédit dans l’automobile. Elle consiste à fournir un modèle clés en main à un constructeur ami, comme le fait aussi Toyota au profit de Mazda et Suzuki. Un tel cousinage est vite apparu indispensable pour assurer sans perdre de temps le maintien en Europe de Mitsubishi, petit constructeur de SUV lié à Nissan et donc intégré dans l’Alliance franco-nippone. La marque aux trois diamants, qui a rétabli ses comptes, peut désormais tourner la page des vaches maigres grâce à deux modèles à succès qui lui permettent d’élargir singulièrement sa couverture du marché.

Des débouchés supplémentaires

Il faut croire que tout le monde est gagnant dans l’affaire. « C’était une opération vitale pour pérenniser la présence de la marque et faire vivre le réseau, souligne Patrick Gourvennec, président de Mitsubishi Motors France. Nous avons rapidement pu disposer de deux voitures proposant une offre de motorisation hybride, pas si fréquente dans ce segment, ce qui devrait nous permettre de passer de 4 000 à 10 000 ventes annuelles d’ici à 2024-2025 dans l’Hexagone. »

Vue du côté de Renault, cette opération assure des débouchés supplémentaires et favorise l’amortissement du Captur et de la Clio, respectivement produits à Valladolid (Espagne) et Bursa (Turquie). Elle donne aussi un contenu supplémentaire à l’Alliance Renault-Nissan, désormais circonscrite à des collaborations ponctuelles mais supposément fructueuses.

De la dernière Clio, la Colt se distingue par ses inserts de chrome un brin tape-à-l’œil, ses feux à LED remaniés ou encore sa garantie portée à cinq ans (contre deux chez Renault) comme le reste de la gamme Mitsubishi. Elle hérite des mêmes motorisations essence, des mêmes atouts (comportement routier impeccable, direction douce, habitacle de qualité) et, pour faire bonne mesure, n’échappe pas à la suspension un brin ferme de sa jumelle au losange. Un peu moins chère lorsque l’on considère le modèle de base (17 990 euros), la Colt pratique – lorsque l’on monte en gamme – des tarifs (jusqu’à 29 990 euros) un peu plus élevés que le best-seller de Renault mais en offrant davantage d’équipements de série.

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